Les communautés côtières, qui comptent environ 20 millions d’habitants, comptent parmi les populations les plus vulnérables. Les importants habitats de récifs coralliens de la côte nord constituent la base des moyens de subsistance dans la pêche et le tourisme. La surexploitation, aussi bien par la pêche destructrice que par la plongée, constitue une grave menace pour les habitats coralliens. La gestion durable et inclusive de la base de ressources naturelles du pays est une priorité essentielle pour le Gouvernement. L’importance de la participation des communautés locales à la gestion des zones marines est reconnue et inscrite dans la législation mozambicaine. Toutefois, des lacunes importantes en matière de capacités et de ressources entravent l’efficacité des approches communautaires et accroissent donc les menaces pesant sur les aires protégées riches en biodiversité.

Le projet LEAP (Aires de protection habilitées localement), financé par l’Initiative internationale pour le climat (IKI), donne à ces communautés côtières, et en particulier aux femmes, les moyens de s’autonomiser d’une manière inclusive, résiliente et plus durable. L’adoption d’une approche soucieuse de l’égalité hommes-femmes a permis de prendre en compte les besoins, les priorités et les attentes spécifiques des hommes et des femmes dans la conception des plans d’action pour une gestion durable. Les approches du projet, liées aux actions de conservation, incluent la création de réserves communautaires permanentes et temporaires, la création de pépinières de mangroves et la promotion d’actions de replantation dans les sites dégradés.

Dans la province de Cabo Delgado (district de Mecufi) par exemple, les communautés ont connu une période d’interdiction de la pêche pendant la pandémie de COVID-19. Le projet a équipé les groupes de l’Association villageoise d’épargne et de crédit (VSLA, selon ses sigles en anglais) de kits d’épargne et d’intrants agricoles pour les groupes horticoles, fournissant ainsi aux femmes pêcheurs et aux membres des communautés côtières d’autres sources de revenus au cours de cette période, et réduisant la pression sur les ressources halieutiques. Cela s’est également traduit par une amélioration de l’accès des femmes aux intrants agricoles et à leur contrôle.
Le projet LEAP a également soutenu la création de groupes de gestion communautaire à Cabo Delgado, avec une participation accrue des femmes. Sur les 11 groupes créés, 205 des 249 membres sont des femmes (soit 82%). Afin de soutenir la création de moyens de subsistance durables et l’éducation financière des communautés côtières, le projet a introduit l’idée d’une structure de groupe de gestion par l’intermédiaire des groupes VSLA.

Les groupes ont également été formés à la production de plantules de mangrove pour la création de pépinières, à la restauration et à la gestion des écosystèmes, et au suivi et à la gestion du cycle de vie de certaines ressources halieutiques.
 


A propos de l'auteur


Teresa Arlindo Tsotsane

 

Teresa Arlindo Tsotsane, née au Mozambique en 1988, est diplômée en Sciences biologiques. Elle travaille pour AMA - Associação de meio ambiente depuis 2014, d’abord en tant que technicienne de terrain dans les communautés côtières du nord de la province de Cabo Delgado, et actuellement en tant que responsable des moyens de subsistance pour le projet LEAP.

L’AMA - Associação de meio ambiente (Association pour l’environnement), est le partenaire de mise en œuvre du projet LEAP. L’AMA est une ONG nationale spécialisée dans la pêche communautaire, la gestion des ressources naturelles et l’adaptation aux changements climatiques. L’expertise de l’AMA en matière d’éducation environnementale, de participation communautaire, de bonne gouvernance et de gestion des ressources naturelles, avec un accent particulier sur la conservation communautaire, en particulier autour des zones côtières et marines, apporte une réelle valeur ajoutée au projet. https://ama-amigosdaterra.org/

 

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