Nous savons que la COVID-19, et autres maladies similaires, résultent de l’exploitation des espèces par l’homme. Les travaux de planification de la conservation des espèces du CPSG changent l’avenir de la faune sauvage, contribuant à créer un monde où les espèces sauvages peuvent non seulement survivre à l’extinction, mais également prospérer aux côtés des humains. Bien que ce ne soit peut-être pas le premier besoin venant à l’esprit lors d’une période de crise comme celle-ci, la planification continue de la conservation des espèces sera essentielle aux efforts visant à réparer la relation entre les hommes et la faune sauvage, et à parvenir à une planète saine sur laquelle nous pourrons tous coexister.

La guérison prend du temps. Le premier atelier dirigé par le CPSG pour planifier un avenir pour le tamarin-lion d’or a eu lieu en 1990, alors qu’il ne restait que quelques centaines de ces animaux étonnants dans la nature. Grâce à notre combinaison unique d’analyses quantitatives et de facilitation des parties prenantes, une référence de population de 2 000 tamarins sauvages a été définie comme nécessaire à la survie de l’espèce. Les tamarins ont largement dépassé cet objectif. En 2018, on comptait un peu plus de 2 500 tamarins-lions dorés prospérant dans leur habitat d’origine.

La conservation fonctionne, lorsqu’elle est guidée par la planification

C’est un fait, les mesures de conservation fonctionnent lorsqu’elles sont guidées par une planification efficace. Une étude récente (Lees et al., en préparation) comparant le taux de déclin des espèces avant et après l’intervention du CPSG illustre le rôle puissant de la planification scientifique participative comme un élément essentiel pour les espèces menacées. Pour les projets de l’étude, qui couvraient 23 pays et près de 20 ans de planification, le déclin global des espèces s’est ralenti après l’atelier initial et a pu être inversé sur une période de quinze ans.

Catalyser une révolution dans la planification de la conservation des espèces

En 2020, nous célébrions (quoique à distance) 40 ans de planification en faveur des espèces, aussi bien ex situ qu’in situ. Cependant, nous ne nous contentons pas de regarder en arrière, et nous sommes impatients de mettre en œuvre une révolution dans la planification de la conservation des espèces, qui ralliera les supporters, amplifiera le développement des capacités, améliorera les outils de planification et influencera les politiques pour répondre aux besoins croissants des espèces menacées, non seulement dans l’intérêt de la faune sauvage, mais également pour la santé de cette planète et de ses habitants.

  1. Nous avons produit un guide de meilleures pratiques décrivant les principes et étapes d’une planification efficace et réaliste de la conservation des espèces (lien).
  2. Nous avons ajouté de nouveaux cours de formation à notre offre, et avons lancé un programme de Développement pour les planificateurs de la conservation des espèces visant à soutenir un groupe choisi de spécialistes de la conservation sur une période de 18 mois grâce à une formation, un encadrement et un mentorat. En conséquence, nous avons presque doublé le nombre d’ateliers de planification de la conservation des espèces organisés en 2019.
  3. Nous avons développé un nouvel outil de planification appelé Évaluer pour planifier, ou A2P (selon ses sigles en anglais), destiné à favoriser le passage rapide de grands groupes d’espèces menacées de l’étape des évaluations de la Liste rouge à celle des mesures de conservation, grâce à la planification. Cela augmente de façon exponentielle la portée et l’impact de la planification de la conservation des espèces.
  4. Nous établissons un lien entre nos travaux et les traités et initiatives politiques mondiales, afin d’apporter une réponse cohérente à la crise actuelle de l’extinction. Dans le cadre de nos efforts visant à intégrer la planification des espèces dans les politiques mondiales en matière de biodiversité, le CPSG a joué un rôle de premier plan dans la rédaction de l’Appel d’Abu Dhabi de l’UICN pour une action mondiale en faveur de la conservation des espèces. Cette déclaration, soutenue par plus de 160 groupes de l’UICN et 161 organisations externes, est un appel urgent à intensifier massivement les mesures de conservation des espèces en réponse à l’escalade de la crise de biodiversité, et a conduit à l’élaboration du Plan d’action mondial de l’UICN en faveur des espèces, qui sera prochainement considéré par les Parties à la Convention sur la diversité biologique.
  5. Nous avons aidé à rédiger et agissons actuellement comme point focal de la CSE pour la résolution 079 de l’UICN (Relier les efforts de conservation in situ et ex situ pour sauver les espèces menacées), exhortant l’ensemble de l’Union à approuver l’approche de plan unique du CPSG, la conservation intégrée d’une espèce à l’intérieur et à l’extérieur de son aire de répartition naturelle et dans toutes les conditions de gestion, en engageant toutes les parties responsables et toutes les ressources disponibles dès le début de toute initiative de planification de la conservation des espèces. La motion demande que les efforts de conservation soient proactifs, opportuns et guidés par les Lignes directrices sur l’utilisation de la gestion ex situ pour la conservation des espèces, et recommande la mise en place d’un réseau mondial de biobanques dédiées à la réalisation des objectifs de conservation des espèces à l’échelle mondiale, à un soutien à la collecte normalisée de données sur les populations d’animaux in situ et ex situ, et à favoriser le partage d’informations, l’analyse des données et la recherche en faveur de la conservation des populations in situ et ex situ.

Il reste encore beaucoup de travail à faire pour les plus de 31 000 espèces connues comme menacées d’extinction, ainsi que pour pacifier la relation entre l’humanité et la faune sauvage. Notre objectif est de veiller à ce que chaque espèce ayant besoin d’un plan soit couverte par un plan d’action efficace et mis en œuvre pour sa survie. C’est pourquoi nous catalysons une révolution dans la planification de la conservation des espèces. Nous espérons que vous vous joindrez à nous.


A propos de l'auteur


Onnie Byers​​​​​

 

Onnie a obtenu son doctorat en physiologie de la reproduction de l’Université du Minnesota et a complété une bourse postdoctorale au zoo national de la Smithsonian Institution à Washington D.C. Elle était membre de l’équipe de recherche mobile du Parc zoologique national, et a participé à des études sur la reproduction impliquant des guépard, des pumas, des tigres et des pandas géants. Onnie s’est jointe au Groupe de spécialistes de la planification de la conservation de la CSE en 1991 à titre de responsable de programme, et a ensuite été promue au poste de directrice exécutive en 2005, puis nommée présidente en 2011.

En plus de diriger l’organisation, Onnie partage avec les responsables de programme du CPSG la responsabilité de l’organisation, de la conception et de la facilitation d’un large éventail d’ateliers de planification de la conservation des espèces et autres ateliers du CPSG. Onnie se consacre au transfert de ces outils et processus aux spécialistes de la conservation du monde entier, en créant et en développant des centres de ressources régionaux du CPSG et en aidant les gouvernements à utiliser la planification de la conservation des espèces pour inverser le déclin des espèces menacées. Onnie siège au Comité directeur de la CSE, au Conseil mondial de l’Alliance pour la survie des amphibiens, au Comité de conservation et de durabilité de l’Association mondiale des zoos et aquariums, ainsi qu’aux Conseils d’administration de Species 360 et des Emerging Wildlife Conservation Leaders (EWCL - Leaders émergeants de la conservation de la faune sauvage).

Hôtes