137 - Affirmer le droit des Peuples autochtones et des communautés locales à gérer et à utiliser durablement les ressources sauvages dans le contexte de la COVID-19

137 - Affirmer le droit des Peuples autochtones et des communautés locales à gérer et à utiliser durablement les ressources sauvages dans le contexte de la COVID-19

Dernière version dans cette langue: Version présentée à la Plénière | Publiée le : 05 Oct 2021

NOTANT que depuis la publication de la Stratégie mondiale de la conservation de 1980, l’UICN a encouragé la compréhension de l’utilisation durable (au sens de l’art. 2 de la CDB et de la Déclaration de principes de l’UICN sur l’utilisation durable des ressources biologiques sauvages, 2000) comme un outil profitant simultanément à la conservation de la nature et au développement humain ;

RECONNAISSANT que la pandémie mondiale de COVID-19 a provoqué des dommages sociaux, économiques et environnementaux énormes et sans précédent dans le monde, et que son origine la plus probable est une contagion zoonotique d’un hôte animal intermédiaire ;

INSISTANT sur le fait que, en réponse à la pandémie, il importe que les appels ou décisions en faveur de la fermeture de marchés où se vendent des espèces sauvages ou de l’arrêt de toute consommation d’espèces sauvages tiennent compte des impacts socio-économiques, culturels, environnementaux et en termes de sécurité alimentaire de ces mesures ;

CONSCIENT qu’il est crucial que l’utilisation, le commerce et la consommation d’espèces sauvages présentent un caractère légal et durable, soient gérés avec efficacité et ne présentent aucun risque important de propagation d’agents pathogènes, aussi bien pour atténuer le risque d’apparition de nouvelles maladies zoonotiques que pour réduire l’appauvrissement de la biodiversité ;

RECONNAISSANT que des millions de personnes dans le monde – mais surtout les Peuples autochtones et les communautés locales en situation de vulnérabilité – dépendent du prélèvement, de la chasse, du commerce et de la consommation d’espèces sauvages, et que toute décision politique doit être conforme aux conventions internationales pertinentes et doit contribuer à leur sécurité alimentaire, leur souveraineté alimentaire, leurs traditions culturelles, leurs usages coutumiers et leur droit à utiliser et gérer leurs ressources naturelles comme ils l’entendent ; et

CONSCIENT que l’utilisation durable est l’un des trois objectifs principaux de la Convention sur la diversité biologique (CDB) et que le cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 comprend un volet sur le partage juste et équitable des avantages grâce à la gestion durable des espèces sauvages et la protection de l’utilisation durable coutumière par les Peuples autochtones et les communautés locales ;

Le Congrès mondial de la nature de l’UICN, lors de sa session à Marseille, France :

1. APPELLE le Directeur général, le Conseil et toutes les composantes de l’UICN à reconnaître le droit des Peuples autochtones et des communautés locales à utiliser et à gérer durablement leurs ressources naturelles et espèces sauvages d’animaux, de plantes et de champignons, dans le respect des législations sur la conservation de la vie sauvage et de la nature de leurs pays respectifs.

2. EXHORTE le Directeur général, le Conseil et toutes les composantes de l’UICN à veiller à ce que les réactions face à la COVID-19 (et à toute pandémie future) soient réfléchies et justes d’un point de vue social, économique et environnemental, de manière à ne pas désavantager les populations les plus vulnérables du monde, notamment les Peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent de l’utilisation des ressources sauvages pour assurer le maintien de leur sécurité alimentaire, leur souveraineté alimentaire, leurs moyens d’existence, leurs traditions culturelles et leurs usages coutumiers.

3. EXHORTE ÉGALEMENT le Directeur général, le Conseil et toutes les composantes de l’UICN à veiller à ce que l’utilisation des espèces sauvages soit légale, durable et gérée avec efficacité, et ne présente aucun risque important de propagation d’agents pathogènes.

4. DEMANDE au Conseil de l’UICN et aux Commissions compétentes de travailler sur les orientations qui conviendront pour mener des évaluations et des politiques visant à garantir que l’utilisation, la consommation et le commerce d’espèces sauvages présentent un caractère légal et durable, soient gérés avec efficacité et ne présentent aucun risque important de propagation d’agents pathogènes, en accordant une attention particulière aux droits et besoins des Peuples autochtones et des communautés locales.

5. ENCOURAGE tous les Membres (étatiques et non étatiques) à appliquer des approches de la conservation fondées sur les droits et à promouvoir des mesures et des politiques de conservation et de santé publique qui tiennent compte des impacts socio-économiques, culturels, environnementaux et en termes de sécurité alimentaire de ces actions sur les Peuples autochtones et les communautés locales dans leurs propres États ou dans d’autres États.

6. EXHORTE EN OUTRE les Membres (étatiques et non étatiques) à veiller à ce que les investissements et la mise en œuvre des initiatives de relance économique post-COVID-19 soient positifs pour la nature et tiennent compte pleinement des droits des Peuples autochtones et des communautés locales à gérer et à profiter des ressources naturelles.

Sustainable use is one of three key pillars of the CBD, along with conservation and equitable benefit sharing. It has, however, always been a controversial and divisive subject particularly where it entails lethal use of sentient animals. Following the outbreak of COVID-19, opposition to wildlife utilisation has grown and global bans have been sought as a measure to prevent future pandemics.

The focus on banning wild animal use overlooks the fact that domestic livestock are a key source of zoonotic diseases but are not included in calls for preventive measures. It also overlooks the fact that there are clear relationships between zoonotic disease transmission and bothdeforestation and landscape change, often associated with intensive agriculture and livestock production. To reduce the risk of future zoonotic diseases, both the immediate pressures
of biodiversity loss and ecosystem degradation as well as the underlying drivers must be addressed through an integrated approach that works across disciplines, sectors, value chains and spatial scales.

Finally it downplays the reality that millions of people in the Global south and Global north rely on wild meat and fish for food and dietary security as well as for the realisation of cultural and other human rights. IUCN has been a staunch supporter of sustainable use and of social justice and human rights, as well as a critical partner in the development and implementation of CBD policy.

Covid-19 appears to have been used as a justification for promoting previously existing agendas that are against wildlife use and against recognition of fundamental human rights and self-determination. In an era of heightened concern about diversity, equity and inclusion, it is imperative that IUCN does not back track on previous commitments made and takes a strong stance against approaches that seek to undermine sustainable use and the rights of communities to manage their natural resources.
  • Coastal Oceans Research and Development - Indian Ocean (East Africa) [Kenya]
  • Jamma International [United Kingdom]
  • Namibia Nature Foundation [Namibia]
  • Namibian Chamber of Environment [Namibia]
  • NamibRand Nature Reserve [Namibia]
  • ResourceAfrica South Africa [South Africa]
  • The Environmental Conservation Trust of Uganda [Uganda]

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