034 - Solutions intégrées pour faire face au changement climatique et aux crises qui frappent la biodiversité

034 - Solutions intégrées pour faire face au changement climatique et aux crises qui frappent la biodiversité

Dernière version dans cette langue: Version envoyée à la Plénière (corrigée) | Publiée le : 03 Oct 2021

ACCUEILLANT AVEC SATISFACTION le Rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), le Rapport spécial du GIEC sur le changement climatique et les terres émergées, le Rapport spécial du GIEC sur l'océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique, ainsi que le Rapport d’évaluation mondiale sur la biodiversité et les services écosystémiques publié par la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) qui donnent des informations sur : i) le rôle du changement climatique comme cause directe de la perte de biodiversité qui exacerbe également d'autres pressions qui s’exercent sur la biodiversité, ii) le rôle de la perte et de la dégradation des écosystèmes comme source importante des émissions de gaz à effet de serre, cause de changement climatique et de la perte de résilience, iii) la nécessité de donner la priorité à la protection et à la restauration des écosystèmes en tant que mesure essentielle d'atténuation et d'adaptation et iv) le caractère irremplaçable des écosystèmes primaires dans les délais pertinents (2030-2050) pour faire face au changement climatique et à la crise de la biodiversité ;

SE FÉLICITANT de la prise de conscience croissante de la contribution essentielle des écosystèmes sains qui sont susceptibles d'apporter des solutions efficaces fondées sur la nature pour faire face au changement climatique ;

SE FÉLICITANT ÉGALEMENT de la décision 1/CP.25 (paragraphe 15) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui met en lumière la contribution essentielle de la nature à la lutte contre le changement climatique et ses effets, ainsi que la nécessité d'aborder la perte de biodiversité et le changement climatique de manière intégrée ;

RECONNAISSANT la définition et le cadre des solutions fondées sur la nature, tel qu'adopté au Congrès mondial de la nature de 2016 à Hawai‘i, avec la Résolution 6.069 Définition des solutions fondées sur la nature ;

SOULIGNANT combien il est important de mettre en œuvre de manière appropriée ces solutions fondées sur la nature, avec les garanties environnementales et sociales appropriées et tous les droits reconnus des peuples autochtones et communautés locales (PALC), et notamment, tel qu'approprié, les droits énoncés dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), afin de tirer le maximum d'avantages tant pour la biodiversité que pour le bien-être humain, de renforcer l'intégrité, la stabilité et la capacité d'adaptation des écosystèmes, et d'éviter les conséquences négatives ;

RAPPELANT la Résolution 5.097 Mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui appelle à s'assurer que les principes de la DNUDPA soient bien pris en compte dans le travail de l'Union ;

NOTANT que la biodiversité joue un rôle fonctionnel important en soutenant l'intégrité, la stabilité et la capacité d'adaptation des écosystèmes et qu'il est important de protéger et de restaurer l'état des écosystèmes de toute urgence pour faire face à la crise de la biodiversité et à la crise du climat et améliorer les perspectives de développement durable ;

RAPPELANT que les Membres de l'UICN ont adopté plusieurs Résolutions faisant expressément référence au rôle des approches fondées sur les écosystèmes dans l'atténuation du changement climatique et l'adaptation à ses effets ;

RAPPELANT en particulier les Résolutions 5.086 Intégrer les aires protégées dans les stratégies d’atténuation et d’adaptation au changement climatique (Jeju, 2012) et 4.076 Conservation de la biodiversité, atténuation des changements climatiques et adaptation à ces changements (Barcelone, 2008) ;

RAPPELANT EN OUTRE les objectifs de la CCNUCC et le Protocole de Kyoto, l'Accord de Paris sur le climat, la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB) et les Objectifs d'Aichi pour la biodiversité ;

RAPPELANT ÉGALEMENT que les séries techniques No. 41 de la CDB Forest resilience, biodiversity, and climate change et 43 Connecting biodiversity and climate change mitigation and adaptation ont souligné les répercussions et les interconnexions entre la biodiversité, l'intégrité des écosystèmes et le changement climatique ;

NOTANT l'importance du changement climatique pour la biodiversité marine et l'acidification des océans, et attentif aux discussions actuelles sur un instrument international juridiquement contraignant sous l'autorité de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer sur la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique marine des zones au-delà de la juridiction nationale ;

SE FÉLICITANT du travail accompli par les Membres de l'UICN pour promouvoir des solutions fondées sur la nature face au changement climatique ;

RECONNAISSANT le travail du Groupe de travail sur le changement climatique pour faire connaître le dessein de l'UICN quant à la crise du climat et de la biodiversité ;

RECONNAISSANT ÉGALEMENT le rôle que jouent la science et les connaissances autochtones et traditionnelles pour nous aider à comprendre les liens entre le changement climatique, la perte de biodiversité et la dégradation des sols, et dans l'élaboration de stratégies, de politiques et d'actions publiques concernant le climat et la biodiversité ;

SOULIGNANT l'importance des Objectifs de développement durable adoptés par les Nations Unies, de l'Accord de Paris sur le climat, des Décennies des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes et les sciences océaniques pour le développement durable 2021-2030, et du Plan stratégique des Nations Unies sur les forêts 2017-2030 dans la mise en œuvre du Programme 2021-2024 de l'UICN ;

PROFONDÉMENT PRÉOCCUPÉ par les conclusions des rapports du GIEC et de l'IPBES mentionnés plus haut et par les effets sur la biodiversité et le bien-être humain qu'ils laissent présager ;

RECONNAISSANT leurs conclusions scientifiques, notamment que dans les modèles avec un dépassement nul ou limité de 1,5°C, les émissions globales nettes de CO2 d'origine anthropique déclinent d'environ 45% par rapport aux niveaux de 2010 d'ici 2030, et atteignent zéro net aux alentours de 2050. Avec une limitation du réchauffement climatique à moins de 2°C, les émissions de CO2 devraient décliner d'environ 25% d'ici 2030 dans la plupart des scénarios et atteindre zéro net aux alentours de 2070 ; et

SE FÉLICITANT de l'inclusion du changement climatique en tant que domaine de programme prioritaire dans le Programme 2021-2024 proposé par l'UICN ;

Le Congrès mondial de la nature de l’UICN, lors de sa session à Marseille, France :

1. DEMANDE de toute urgence au Directeur général et aux Commissions, conformément au Programme 2021-2024 de l'UICN, de :

a. intensifier les efforts visant à poursuivre, surveiller et examiner de manière adaptative les approches intégrées visant à résoudre les crises de la biodiversité et du climat ;

b. garantir que les initiatives accrues d'atténuation du changement climatique et d'adaptation à ce changement encouragent la conservation de la biodiversité, la gestion durable et la protection soutenue de l'intégrité des écosystèmes, et encouragent des synergies améliorées entre les initiatives liées au climat et à la biodiversité ;

c. donner la priorité à la protection/conservation urgente, à la gestion durable et à la restauration des écosystèmes à forte teneur en carbone tout en prenant en compte les avantages du carbone stocké dans les produits longévifs de ces écosystèmes ;

d. axer les mesures de restauration sur la régénération et la remise en état des écosystèmes naturels, surtout ceux possédant une valeur élevée en matière de biodiversité et d'intensité de carbone, ainsi que sur les capacités tampon et le rétablissement des écosystèmes primaires ;

e. aider les peuples autochtones et les communautés locales à conserver les écosystèmes naturels, afin de préserver leur patrimoine et leurs moyens d'existence ; et

f. mettre l'accent sur la conservation des espèces menacées, endémiques, et distinctes en matière d'évolution et de fonctionnalités.

2. ENCOURAGE le Conseil et toutes les composantes concernées de l'UICN, en évitant tout travail en doublon, à :

a. élaborer un cadre politique global et intégré sur le changement climatique et la biodiversité afin d'aider à orienter et à coordonner les travaux dans ces domaines dans toutes les composantes de l'UICN, qui soit cohérent avec les avancées de la CCNUCC et de la CDB et qui soit à la mesure de l'urgence et de l'ampleur des crises du climat et de la biodiversité, afin de présenter des solutions rapides et ambitieuses ;

b. prendre l'initiative, en coopération avec les autres organisations compétentes, de contribuer à la création de « plateformes d'apprentissage » permettant de partager les connaissances les plus récentes sur le changement climatique et la biodiversité, en coordination, et en évitant le double emploi, avec d'autres plateformes similaires ;

c. proposer des options pour créer un partenariat mondial sur le changement climatique et la conservation de la biodiversité pour mobiliser les Membres et les jeunes de l'UICN et les encourager à adopter un dessein et des mesures plus ambitieux ; et

d. appeler les Membres de l'UICN et les experts à presser leurs gouvernements de tous les niveaux et leurs organisations du secteur privé à accélérer la transition équitable vers un mix énergétique durable, afin de sortir de leur dépendance envers les énergies fossiles, et de mettre fin à leurs subventions destinées aux énergies fossiles.

3. DEMANDE aux Commissions, Membres et partenaires de :

a. reconnaître que la communauté mondiale est confrontée à des crises mondiales du climat et de la biodiversité qui sont inexorablement liées, tant par leurs causes que pour leurs solutions ;

b. être informés dans leurs travaux par le cadre intégré de l'UICN en matière de changement climatique et de biodiversité, dans le but de le mettre en œuvre efficacement ; et

c. prendre des mesures ambitieuses pour lutter contre le changement climatique et la perte de la biodiversité et, en fonction de leur mandat, fournir un soutien aux travaux de l'UICN sur le climat et la biodiversité.

4. INVITE les gouvernements et les donateurs à soutenir la recherche sur les interactions entre le climat et la biodiversité, en particulier sur les synergies nécessaires et les compromis possibles, afin de proposer des réponses appropriées pour soutenir les ambitions en matière d'écologie.

5. EXHORTE ÉGALEMENT les gouvernements à, le cas échéant :

a. renforcer les synergies entre la CCNUCC, la CDB, la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), la Convention de Ramsar relative aux zones humides d'importance internationale particulièrement comme habitats des oiseaux d'eau et les autres conventions concernées, ainsi qu'entre le GIEC et l'IPBES ;

b. soutenir le déploiement de solutions fondées sur la nature qui maintiennent la conservation de la biodiversité tout en contribuant à l'atténuation du changement climatique et à l'adaptation à celui-ci, en impliquant de manière appropriée les acteurs concernés aux échelles pertinentes, et qui offrent des avantages multiples significatifs pour l'atténuation climatique, l'adaptation, la biodiversité et les peuples, contribuant ainsi à la réalisation de divers Objectifs de développement durable (ODD) ; et

c. accroître l'ambition de leurs Contributions Déterminées au niveau National (CDN) dans le cadre de l'Accord de Paris, et intégrer les solutions fondées sur la nature dans leurs CDN, leurs plans d'adaptation nationaux et leurs stratégies à long terme ainsi que dans d'autres plans nationaux, locaux et sectoriels.

6. ENCOURAGE les Membres de l'UICN et les autres États, les organismes gouvernementaux et les acteurs non étatiques à promouvoir la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre des programmes d'action en faveur du climat et de la biodiversité de manière transparente et responsable, en utilisant des indicateurs appropriés pour suivre les efforts déployés.

This motion has been proposed in recognition of the existential threat that climate change and the biodiversity crisis poses to the survival of future generations, arising from the failure to successfully develop and implement sufficiently ambitious Nationally Determined Contributions under the 2015 Paris Agreement on Climate Change to date.
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With life on Earth facing two existential crises – climate and biodiversity – both of which result from human pressure on the natural world, we have only a small window left in which to act to solve them.

Each crisis is currently making the other worse. Every time we clear or log a primary forest, drain a wetland, dry out a peatland, bleach a coral reef or dam a wild river, we make climate change worse. Carbon once safely stored in those ecosystems is released; and once damaged natural ecosystems are more vulnerable to further loss and damage from drought, fire and climate change - increasing the release of carbon to the atmosphere and making the future for biodiversity on which our lives depend ever more tenuous.

Biodiversity underpins ecosystem integrity and stability and thus makes a vital contribution to long-term carbon storage by reducing the risk of carbon loss to the atmosphere. Protecting and restoring biodiversity and ecosystem integrity is thus a fundamental building block for successful climate action.

Preventing further damage and improving the integrity of all ecosystems is urgent. We can and must draw a line under the downwards spiral we are on. Unless we act to solve both crises together we will likely fail on both.

There is now a global conversation about the role of Nature Based Solutions (NBS) to the climate crisis lead by the UN Secretary General. However, if nature is to provide about 30% of the climate solution we must ensure that nature based climate action does 4 things: reduces emissions in relevant time frames (2030 and 2050); protects biodiversity and ensures ecosystem integrity; supports the rights and livelihoods of indigenous communities; and does no harm.

Primary, natural ecosystems are irreplaceable for their biodiversity and carbon storage value. Improving their integrity, stability and resilience is critically important. IUCN has a unique and important role to play in policy, education, communication and practice.

Peatlands store twice as much carbon as all forests on earth, contribute up to five percent of the global annual CO2 emissions and take decades to centuries to recover lost carbon; primary forests store 30-70% more carbon than wood production forests; trees sequester more carbon later in life than when young; and old trees keep sequestering carbon until they die.

Monocultures do little for biodiversity or climate mitigation and are at much higher risk of loss and damage from pests, disease, drought, fire and climate change. Planting trees only to cut them down 10 – 30 years later will do little to help meet desperately needed emissions reduction by 2030 and 2050.

Restoring degraded natural ecosystems offers superior climate and biodiversity outcomes. Research demonstrates the huge sequestration potential from restoring mangroves and peatlands. New research demonstrates that allowing secondary natural forests to reach their biological potential would provide far greater and timely benefits than planting new trees.

We must do everything we can to encourage governments to integrate climate and biodiversity action and ensure indigenous and local communities are supported to help protect and restore them. Doing so is the best and only way to protect the climate, biodiversity and ecosystem integrity right now.
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This motion calls for strengthening the links between actions to fight climate change (mitigation and adaptation) and to combat biodiversity loss and land degradation, including with the support of Nature-based Solutions (NBS). This joint approach aims to achieve ambitious objectives on different environmental aspects of the same global ecological crisis.

As living beings are key in climate regulation and impacted by its changes, the scientific connection "climate-biodiversity" is on the agenda of the academic sphere. This is demonstrated by the adoption at the 7th plenary session of the Intergovernmental Science and Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES) of a decision for a future technical document on climate-biodiversity linkages, the special report of the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) on Climate Change and the Oceans (SROCC) [adopted in September 2019] and the meeting between IPCC and IPBES experts held in 2018 in Paris. In addition, their respective reports on the links between climate, desertification, land degradation (IPCC, August 2019), and between biodiversity and land degradation and restoration (IPBES, March 2018) recall and confirm that sustainable land management and restoration is a major link with and between climate and biodiversity. Strengthening these links is essential to influence synergies and trade-offs between these two major challenges and the three Rio conventions when deploying concrete solutions based on sound scientific knowledge.

As for the UN conventions, the development of the climate action agenda and the biodiversity agenda under the United Nations Framework Convention on Climate Change (UNFCCC), the Convention on Biological Diversity (CBD) and the work of the United Nations Convention to Combat Desertification (UNCCD) testify to this favourable dynamic. It is also the vision that underlies the Sustainable Development Goals of the United Nations Agenda, which link climate, biodiversity and development issues within a transversal and coherent framework. This motion calls for an upward revision of contributions determined at national level under the Paris Agreement (NDC), with a greater emphasis on NBS. It is also part of a longer-term perspective through the cycle of ambition of the Paris Agreement, which concerns both the mitigation of greenhouse gas emissions and adaptation to climate change.

The main objective of the motion is to increase commitments on both fights against climate change and biodiversity loss, highlighting the synergies (and being aware of possible trade-offs). Thus, governments, their agencies and non-state actors are invited to integrate biodiversity in their climate policies and activities, and vice versa (integrating climate change in biodiversity activities). The motion gives importance to the development of nature-based solutions, and to strenghtening synergies between the Rio conventions, as well as between the IPCC and IPBES.

This motion is a unique opportunity for States, international conventions, researchers and other non-state actors to work together to develop solutions that will allow the international community to continuously enhance its ambition to achieve its climate and biodiversity objectives.
  • Australian Conservation Foundation [Australia]
  • Australian Marine Conservation Society [Australia]
  • Australian Rainforest Conservation Society [Australia]
  • Benin Environment and Education Society [Benin]
  • Bundesministerium für Umwelt, Naturschutz und nukleare Sicherheit und Verbraucherschutz [Germany]
  • Conservation International [United States of America]
  • Department of Conservation [New Zealand]
  • Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH [Germany]
  • Ecological Society of the Philippines [Philippines]
  • Environment and Conservation Organisations of New Zealand [New Zealand]
  • Groupe de Recherche et d'Action pour le Bien-Être au Bénin [Benin]
  • Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères [France]
  • Ministère des Relations Extérieures et de la Coopération de Monaco [Monaco]
  • Ministerio para la Transición Ecológica y el Reto Demográfico [Spain]
  • The WILD Foundation [United States of America]
  • Wetlands International [The Netherlands]

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