025 - Mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité dans la Caraïbe insulaire

025 - Mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité dans la Caraïbe insulaire

Dernière version dans cette langue: Version pour vote électronique | Publiée le : 01 Sep 2020

ACCUEILLANT AVEC SATISFACTION les derniers rapports sur la crise de la biodiversité, comme :

  • La quatrième édition des Perspectives mondiales de la biodiversité (GBO-4, 2014) ;
  • Le rapport Planète vivante du WWF (2018) ;
  • Le rapport d'évaluation mondiale sur la biodiversité et les services écosystémiques de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) (2019) ;
  • Le rapport spécial sur le réchauffement climatique de 1,5 °C du Groupe d’experts intergouvernemental sur le changement climatique (GIEC) (2018) ;
  • Le trialogue régional caribéen sur les pollinisateurs, la sécurité alimentaire et la résilience climatique (2018) ; et
  • Le rapport sur la biodiversité de Haïti menacée par une perte quasi complète de ses forêts primaires, publié par les Comptes-rendus de l'Académie américaine des sciences (2018) ;

RECONNAISSANT que les îles des Caraïbes hébergent une part importante de la biodiversité unique de la planète ;

RAPPELANT que la Caraïbe insulaire est considérée comme faisant partie des cinq plus importants Points chauds de la biodiversité dans le monde ;

RAPPELANT PAR AILLEURS qu’un nombre significatif (plus précisément 434) de Zones clés pour la biodiversité (ZCB) sont situées dans la Caraïbe insulaire ;

PRÉOCCUPÉ par le nombre élevé et croissant d’espèces menacées incluses dans la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées et les listes rouges nationales ;

RECONNAISSANT que le principal moteur des menaces à la biodiversité dans la région est la destruction et/ou la fragmentation des habitats ;

RECONNAISSANT PAR AILLEURS que les espèces envahissantes dans la région sont de plus en plus nombreuses et s'étendent ;

RECONNAISSANT ÉGALEMENT que les impacts de la crise climatique mondiale s’ajoutent aux pressions existantes sur la biodiversité ;

CONSCIENT que les composantes de la biodiversité sont essentielles pour le fonctionnement correct des écosystèmes, et leur offre de services environnementaux ;

NOTANT que des aires protégées bien gérées présentent le meilleur rapport efficacité-prix pour s’adapter au changement climatique ;

NOTANT ÉGALEMENT que l’économie des Caraïbes, ainsi que ses eaux douces et sa sécurité alimentaire, dépendent de ses ressources en biodiversité ;

RAPPELANT que les pays et territoires des Caraïbes sont signataires de la Convention sur la diversité biologique et d’autres accords multilatéraux sur l’environnement, en particulier le Protocole relatif aux zones et à la vie sauvage spécialement protégées (SPAW) de la Convention pour la protection et la mise en valeur du milieu marin dans la région des Caraïbes (appelée Convention de Carthagène), comme principal instrument juridique régional mettant en œuvre la Convention sur la diversité biologique, par lesquels ils s’engagent à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité ; et

RAPPELANT ENFIN l’engagement de la région envers le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et les Objectifs de développement durable ;

Le Congrès mondial de la nature de l’UICN, lors de sa session à Marseille, France :

1. DEMANDE aux États, ainsi qu’aux organisations régionales et internationales responsables des questions de durabilité environnementale et économique, de renforcer leurs actions pour mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité dans la Caraïbe insulaire, en :

a. appliquant strictement les réglementations nationales et les accords multilatéraux sur l’environnement, notamment la Convention pour la protection et la mise en valeur du milieu marin dans la région des Caraïbes et ses protocoles ;

b. intégrant systématiquement la conservation de la biodiversité dans la planification de mécanismes au niveau local, régional et national ;

c. reconnaissant l’importance du bien-être des écosystèmes dans les aires protégées naturelles, et leur importance pour les services écosystémiques et l’adaptation au changement climatique ;

d. renforçant les mécanismes d'évaluation d’impact environnemental ;

e. incluant les mécanismes de conservation dans les terres fonctionnelles et les zones urbaines afin d’accroître la protection à l’échelle du paysage ; et

f. augmentant les budgets et les engagements nationaux pour la gestion de la biodiversité ;

2. ENCOURAGE :

a. les pays à ratifier la Convention pour la protection et la mise en valeur du milieu marin dans la région des Caraïbes et ses protocoles, en particulier le Protocole relatif aux zones et à la vie sauvage spécialement protégées (SPAW) si cela n’est pas déjà fait ;

b. le renforcement des divers efforts actuels de la Convention de Carthagène et de son protocole SPAW ; et

c. les parties prenantes, notamment les institutions, les ONG et les entreprises, à s’engager avec et à soutenir les divers programmes et groupes de travail SPAW ; et

3. ENCOURAGE toutes les parties prenantes, y compris les gouvernements, et les institutions nationales et locales, à :

a. former une Coalition caribéenne pour la biodiversité, axée sur les domaines qui ne tombent pas dans la juridiction de la Convention de Carthagène et en étroite coopération avec celle-ci, avec le soutien de toute organisation qui adhère à la mission et aux objectifs de la Coalition ;

b. renforcer et promouvoir le développement de jeunes scientifiques dans les îles des Caraïbes, la coopération inter-îles, et la mise en place d’actions de sensibilisation, notamment des approches scientifiques participatives ; et

c. soutenir le Comité régional caribéen de l’UICN et la mise en œuvre du Programme de l’UICN 2021-2024 au niveau régional, national et local.

Very recently several important documents have been presented showing the enormous biodiversity crisis the planet is phasing. In 2018 the Global Biodiversity Outlook shows that it will be difficult to achieve Aichi Goals by 2020; WWF Living Planet Index highlight an overall decline of 60% in species population sizes between 1970 and 2014, declines especially pronounced in the tropics. IPCC Global Warming of 1.5C alerts about impacts in natural and human systems, and most recently, in 2019, IPBES Biodiversity and Ecosystems Services Report tells that an average of around 25 per cent of species in assessed animal and plant groups are threatened, suggesting that around 1 million species already face extinction.
The insular Caribbean has been considered among the top five priority hotspots for biodiversity, due to the high number of endemic plants and animals, and at the same time, the high pressures due to high human populations and other factors.
IUCN Global Red List have shown high percentages of endangered species among those taxa already assessed in the region. Caribbean amphibians are good indicators of the highly threatened condition of terrestrial ecosystems. Almost all species are endemic to each island or island groups, do not have direct uses or commercial values. The main threat is habitat destruction or fragmentation, and are the most endangered amphibians of the world. Recent national assessments, like in the Dominican Republic, shows that about 25% of vascular plants of the country are critically endangered, endangered or vulnerable, including many endemics.
Recent studies in the Caribbean has shown either that we are losing high percentage of populations, as the loss of 40% of invertebrate populations in humid Puerto Rican forests, or up to 60% of species and 80% of endemic species, when primary forest are lost, as shown in Haiti by extensive published work.
Caribbean countries and territories have good protected areas systems, fairly good environmental regulations, and are signatories of the CBD and most of other environmental multilateral agreements.
Nonetheless, enforcement is not always implemented, and as a consequence, primary forest and their species, as well as important ecosystem services, are being diminished. This is aggravated by the fact that these are insular ecosystems, more fragile than continental ones. Also, by the impacts of climate change both in species and ecosystems.
Considering all these is that this motion is being presented as a way to call the international and national attention to biodiversity loss in the insular Caribbean.
  • Asociación Guyra Paraguay Conservación de Aves [Paraguay]
  • Center for Environmental Legal Studies [United States of America]
  • Centro para la Conservación y Ecodesarrollo de la Bahía de Samaná y su Entorno [Dominican Republic]
  • Fondation pour la Protection de la Biodiversité Marine [Haiti]
  • Fundación Sur Futuro, Inc. [Dominican Republic]
  • George Wright Society [United States of America]
  • Grupo Jaragua [Dominican Republic]
  • Instituto de Derecho Ambiental de la República Dominicana [Dominican Republic]
  • Para la Naturaleza [Puerto Rico]
  • Rainforest Trust [United States of America]
  • Turks & Caicos Reef Fund Inc. [Turks and Caicos Islands]

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