013 - Protection des cours d’eau péruviens des Andes et de l’Amazonie : Marañón, Ucayali, Huallaga et Amazonas contre les grands projets d’infrastructure

013 - Protection des cours d’eau péruviens des Andes et de l’Amazonie : Marañón, Ucayali, Huallaga et Amazonas contre les grands projets d’infrastructure

Dernière version dans cette langue: Version présentée à la Plénière | Publiée le : 07 Sep 2021

RAPPELANT les Résolutions 1.51 Les populations autochtones, l’exploitation des minerais et des hydrocarbures, et les travaux d’infrastructure et de développement; (Montréal, 1996) et 2.34 Les institutions financières multilatérales et bilatérales et les projets qui ont des incidences sur la diversité biologique et les caractéristiques naturelles (Amman, 2000), de même que les Résolutions 2.19 Donner suite aux recommandations de la Commission mondiale sur les barrages (Amman, 2000), 19.29 Construction de barrages, irrigation et détournement d’eau et 19.44 Régimes hydrologiques des cours d’eau, plaines d’inondation et zones humides (toutes deux adoptées à Buenos Aires, 1994) ;

CONSIDÉRANT que les huit principaux bassins fluviaux des Andes et de l’Amazonie, dont cinq se trouvent au Pérou (Madre de Dios, Ucayali, Marañón, Napo et Putumayo), possèdent des rivières sauvages qui sont parmi les plus longues du monde, abritent une biodiversité très riche et fragile et sont d’importance critique pour la connectivité et les flux de sédiments et d’eau dans les écosystèmes extrêmement productifs des plaines amazoniennes, y compris les plaines d’inondation de la Réserve nationale Pacaya Samiria et de la zone humide la plus vaste et la plus complexe du Pérou, l’Abanico del Pastaza ;

SACHANT que le bassin de l’Amazone abrite plus de 2400 espèces connues de poissons d’eau douce, dont près de la moitié sont endémiques, et que la fragmentation de la connectivité Andes-Amazonie pourrait avoir des impacts particuliers sur les poissons d’eau douce migrateurs qui sont une source de protéines vitale pour les peuples du bassin de l’Amazone ;

RECONNAISSANT qu’au Pérou, ces cours d’eau assurent la subsistance de plus de 14 groupes ethniques autochtones comptant plus de 424 communautés tributaires des cours d’eau et des écosystèmes connexes pour leurs moyens d’existence et leur culture et que les populations locales consomment jusqu’à 500g de poisson par jour, et que de ce fait, ces cours d'eau revêtent une importance vitale pour la sécurité alimentaire des populations locales ;

NOTANT que plusieurs villes et communautés locales péruviennes du bassin de l’Amazone dépendent des ressources de ces cours d’eau et des écosystèmes connexes pour leur alimentation et leurs activités économiques ;

PRÉOCCUPÉ par l’augmentation, au Pérou, du nombre de projets d’infrastructure, y compris de barrages et de projets liés à la connectivité (voie navigable de l’Amazone) qui impliquent le dragage de ces cours d’eau, qui répondent à de très faibles normes environnementales et sociales et se caractérisent par des mécanismes médiocres de participation des citoyens, l’absence d’identification et d’intégration des connaissances ancestrales des peuples autochtones et les connaissances traditionnelles des communautés locales, et des études techniques insuffisantes sur la justification de ces projets et de leurs incidences sociales et environnementales négatives, notamment leurs effets sur la biodiversité et la migration des poissons, leurs impacts toxicologiques résultant de la perturbation des sédiments et leurs conséquences pour les peuples autochtones et les communautés locales ;

PRÉOCCUPÉ de constater que 20 sites de barrages hydroélectriques sur le Marañón ont été déclarés d’intérêt national en 2011, que cinq propositions ont obtenu des concessions et que l’une d’elles est déjà en fonctionnement tandis que deux ont expiré et deux ont des concessions valables et pourraient commencer la construction ;

CONSIDÉRANT l’opposition locale et autochtone aux grands projets d’infrastructure, notamment l’opposition de l’Association interethnique pour le développement de la forêt pluviale péruvienne (AIDESEP) et des principales fédérations de peuples autochtones du Pérou, l’Organización de Pueblos Indígenas del Oriente (ORPIO), la Coordinadora Regional de los Pueblos Indígenas de San Lorenzo (CORPI-SL) et l’Organización Regional Aidesep Ucayali (ORAU) au projet de voie navigable de l’Amazone, et considérant que l’évaluation d’impact sur l’environnement a reçu plus de 400 observations d’institutions gouvernementales et de la société civile, et que l’accord sur la consultation préalable des communautés autochtones n’a pas été pleinement respecté ; CONSIDÉRANT AUSSI l’opposition des communautés locales de Tupén Grande et Mendán au projet de barrage hydroélectrique Chadín II ;

Le Congrès mondial de la nature de l’UICN, lors de sa session à Marseille, France :

1. APPELLE le Directeur général à :

a. écrire au Président du Pérou pour lui transmettre l’appel figurant dans le paragraphe 3 du dispositif de la présente motion concernant l’importance du maintien de la nature sauvage (état actuel de connectivité) du fleuve Marañón et du respect des normes environnementales et sociales en vigueur au Pérou pour les grands projets d’infrastructure, ainsi que l’importance de créer un cadre juridique pour la protection des cours d’eau sauvages emblématiques du Pérou ; et

b. offrir, dans la mesure du possible, un appui technique aux organisations péruviennes qui sont des Membres de l’UICN, ainsi qu’au Gouvernement du Pérou, pour l’application du contenu de la présente motion.

2. PRIE INSTAMMENT la République du Pérou de :

a. réévaluer le caractère prioritaire du projet de voie navigable de l’Amazone, dans les conditions techniques actuelles, sur la liste des projets prioritaires dans le Plan national d’infrastructures pour la compétitivité, et donner la priorité à des solutions de rechange durables afin de promouvoir un transport fluvial sûr et amélioré sur l’Amazone, sans dragage, en créant un espace de dialogue technique et multiculturel avec la participation et les propositions des peuples autochtones et des communautés locales ; et

b. faire savoir aux communautés qui seraient directement et indirectement touchées par les barrages hydroélectriques Chadín II et Veracruz que les permis environnementaux des projets sont caducs et que sans permis environnemental valide, les concessionnaires ne peuvent exercer aucun droit.

3. ENCOURAGE la République du Pérou à :

a. créer un cadre de protection des cours d’eau sauvages du Pérou ;

b. prendre toutes les mesures nécessaires pour faire en sorte que les écosystèmes aquatiques et côtiers des cours d’eau de l’Amazonie, ainsi que les territoires des populations locales, ne soient pas touchés de manière sensible par le développement de projets d’infrastructure dans la région, y compris le projet de voie navigable de l’Amazone et les barrages hydroélectriques du Marañon ;

c. conduire une initiative régionale sud-américaine pour la gestion transfrontalière durable du bassin de l’Amazone avec notamment pour thèmes les objectifs de conservation commun, le maintien de la connectivité Andes-Amazonie, l’utilisation durable, l’échange d’informations et la résolution des conflits ; et

d. respecter les normes fixées par la Convention N°169 de l’Organisation internationale du travail, ratifiée par le Pérou en 1994, et la Loi 29785 relative à la consultation préalable (Ley de Consulta Previa de Perú) concernant le consentement libre, préalable et en connaissance de cause comme condition du développement de projets d’infrastructure affectant les droits des peuples autochtones.

4. APPELLE les organismes de financement bilatéraux et multilatéraux à renforcer leurs mesures de sauvegarde pour les projets d’infrastructure qui touchent la biodiversité des cours d’eau de l’Amazonie, notamment en introduisant l'obligation pour leurs clients de mener à bien des études rigoureuses, fondées sur les connaissances scientifiques et locales, sur les conditions de ces cours d’eau, afin de comprendre leur complexité et leur relation aux forêts, terres et écosystèmes de la région.

5. PRIE INSTAMMENT les organismes des Nations Unies de soutenir les pays de la région Andes-Amazonie dans la production de connaissances, stratégies et mécanismes garants de la conservation des écosystèmes aquatiques et de la biodiversité des cours d’eau amazoniens face aux activités d’infrastructure qui touchent le bassin amazonien, notamment le projet de voie navigable de l’Amazone et les barrages hydroélectriques du Marañon.

In a recent study (Grill et al, 2019) the Maranon is identified as one of the world’s relatively few remaining ‘very log’ free-flowing rivers, with a connectivity index of over 99%. In 2011, Peru declared the construction of 20 hydrodams on the Marañón river of national interest. The expected impacts of the dams on extend beyond the Marañón river basin itself, potentially affecting both biodiversity and people in the entire Amazon Basin: including impacts for the sources of livelihood for the indigenous Awajuns and Wampis, as well as the obstruction of migratory routes for fish, the river’s flood pulse and its transport of nutrients, harming the river biota’s food supply, spawning, and shelter and ultimately impacting fishing harvests and the cultivation of crops.

The 20 proposed dams are in different stages of planning. The 600-MW Chadin II and the 635-MW Veracruz dams constitute the most immediate threats, with final concessions having been approved in 2014. However, neither project has commenced construction until now, and based on Peruvian law (Law 27446 and its regulations), which establishes a maximum validity of five years for environmental certifications, both projects should have lost their environmental certifications. However, the Peruvian government has not yes officially pronounced the environmental certifications as expired.

To learn more, watch the film Confluir: 
https://www.youtube.com/watch?v=Qo2Qgp2JuPM

References :

1. WCS Perú (2015). El Pongo de Manseriche: Entre los Andes y la Selva. Lima, Peru: WCS Perú.
2. Chuctaya, J. & Cañas, C. (2015). Diversidad de Peces de las partes bajas del río Marañón y su importancia económica para la región. Lima, Perú: WCS Perú.
3. Finer, M. & Jenkins, C.N. (2012) Proliferation of Hydroelectric Dams in the Andean Amazon and Implications for Andes-Amazon Connectivity. PLoS ONE 7(4): e35126.
4. Glave, M., Borasino, E. & Vergara, K. (2015) Análisis socioeconómico de la pesca en el ámbito del Pongo de Manseriche. Lima, Peru: WCS Perú.
5. Grill, G., Lehner, B., Thieme, M., Geenen, B., Tickner, D, Antonelli, F. ... Zarfl, C. (2019). Mapping the world’s free-flowing rivers. Nature 569, 215-221.
6. Lo, J. (2016) Perú: El río que no se deja llevar por la corriente. Mongabay. Retrieved from https://es.mongabay.com/2016/09/hidroelectricas-conflictos-amazonia-medio_ambiente-peru/
7. Makrakis, S., Bertão, A. P. S., Silva, J. F. M., Makrakis, M. C., Sanz-Ronda, F. J. & Celestino, L. F. (2019). Hydropower Development and Fishways: A Need for Connectivity in Rivers of the Upper Paraná Basin. Sustainability 11(13), 3749.
8. OSINERGMIN (2019). Supervisión de Contratos de Proyectos de Generación y Transmisión de Energía Eléctrica - Junio 2019. Retrieved from http://www.osinergmin.gob.pe/seccion/centro_documental/electricidad/Documentos/Publicaciones/Compendio-Proyectos-GTE-Construccion-febrero-2019.pdf
9. Rodriguez Martinez, M. & Castro, B. (2019) What is the Odebrecht corruption scandal in Latin America, and who is implicated? Euronews. Retrieved from https://www.euronews.com/2019/04/18/what-is-the-odebrecht-corruption-scandal-in-latin-america-and-who-is-implicated
10. Tognelli, M.F., Lasso, C.A., Bota-Sierra, C.A., Jiménez-Segura, L., Cox, N.A. (Editors)(2016). Estado de Conservación y Distribución de la Biodiversidad de Agua Dulce en los Andes Tropicales. Gland, Switzerland: IUCN
11. WWF Perú (2016). Marañón: Evaluación de Servicios Ecosistémicos. Lima, Peru: WWF Perú.

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Contexto: En Perú se viene desarrollando el proyecto Hidrovía Amazónica en la región amazónica de Loreto. En dicha región se alberga al menos el 50% de los bosques amazonicos del Perú , así como Areas Naturales protegidas (como el Parque Nacional Güeppí-Sekime, Parque Nacional Yaguas) Reservas Nacionales (como el Pacaya Samiria), áreas de conservación regional, territorios indígenas (siendo la región con la mayor población indígena y comunidades nativas), además se encuentra el mayor complejo de Humedales como el Abanico del Pastaza declarado sitio Ramsar, sobre estas áreas confluyen importantes rios amazónicos como el Huallaga, Marañon y el Amazonas que no solo abastecen de agua dulce a la población sino también alberga ecosistemas acuáticos con diversidad de peces importantes para la población local y su seguridad alimentaria.
El proyecto Hidrovia Amazónica sería el primer proyecto de infraestructura fluvial en ríos amazónicos no solo en el país sino en toda la cuenca amazónica, por lo cual no se tiene referentes previos en cuanto análisis e información sobre el impacto de este tipo de proyectos en estas áreas con alto valor ecosistémico.

En qué consiste el proyecto: ordernar el tráfico fluvial, dragado de ciertas zonas denominadas "malos pasos", retiro de troncos del lecho del río, e instalaciones de estaciones informativas. Sin embargo, el estudio de impacto ambienta elaborado no precisa zonas de dragado, ni sus posibles impactos, tampoco ha identificado pasivos ambientales.

Implicancias del proyecto en la población local y el ecosistema acuático: debido a la poca información desarrollada y especializada (a pesar de haberse requerido) las poblaciones indígenas han observado que este proyecto, en especial los dragados en ríos amazónicos podrian afectar su fuente de alimentación (peces) así como remoción de áreas contaminadas (por otras actividades extistentes como los derrames de petróleo en la amazonía) y si no se considera el valor e importancia ecosistema de este tipo de áreas sensibles sumado al cambi climático en la cual conlleva a un comportamiento aun mas inestble de los rios amazónico (épocas de creciente y vaciante de los rios) las poblaciones indígenas consideran que sería un riesgo de pérdida y afectaciones.

Proceso desarrollado por las poblaciones involucradas: Aidesep es la organización indígena que alberga a las comunidades del área de influencia del proyecto, estás están representadas a su vez por sus bases, las federaciones regionales ORAU, ORPIO y CORPI-SL

Reportajes, articulos y videos sobre el proyecto hidrovia amazónica:
http://www.inframazonia.com/
http://www.aidesep.org.pe/noticias/aidesep-pide-senace-asegurar-el-derecho-la-participacion-indigena
http://www.orpio.org.pe/?p=931
https://lta.reuters.com/articulo/peru-ambiente-idLTAKCN1TX2MR
https://redaccion.lamula.pe/2019/08/21/hidrovia-amazonica-ministerio-de-cultura-consulta-previa-pueblos-indigenas-observaciones/jorgepaucar/
https://larepublica.pe/economia/2019/07/03/hidrovia-amazonica-eia-despierta-incertidumbres-sobre-impactos-del-proyecto/

Estandares y salvagurdas: Este tipo de proyectos requiere un minucioso cumplimiento de estandares socioambientales, sobre todo teniendo en cuenta que se trata de la primera experiencia en la cuenca amazónica sobre proyectos de infraestructura fluvial con dragados en rios amazónicos. Actualmente el proyecto esta concesionada a la empresa COHIDRO, compuesto por capitales Chinos y Peruanos.
  • Asociación Amazónicos por la Amazonía [Peru]
  • Centro de Conservación, Investigación y Manejo de Áreas Naturales - Cordillera Azul [Peru]
  • Derecho, Ambiente y Recursos Naturales [Peru]
  • Instituto de Montaña-Asociación Instituto Andino de Montaña [Peru]
  • Sociedad Peruana de Derecho Ambiental [Peru]
  • The WILD Foundation [United States of America]
  • Wetlands International [The Netherlands]

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