Voir tant de personnes à travers le monde s’unir dans notre lutte contre la COVID-19 a été une inspiration et je suis très fier de mes compatriotes néo-zélandais, qui se sont unis, en tant que pays, pour prendre soin les uns des autres et prendre des mesures vitales pour sauver des vies.

La COVID-19 a eu un impact dévastateur sur nous tous, et nous changera à jamais. Même avant cette crise, notre inquiétude était grande quant à notre trajectoire de vie supérieure aux ressources de la Terre et le fait de mettre trop de pression sur notre environnement naturel. Cela nous amène à nous demander: où irons-nous maintenant ?

Nous avons vu que notre monde peut subir d’énormes changements, du jour au lendemain. Nous avons vu des millions de personnes faire des sacrifices personnels pour protéger les autres. Comment pouvons-nous tirer parti de cet élan pour faire en sorte que ces sacrifices aient le plus grand impact possible pour les personnes et la planète, pour construire un avenir meilleur dont la nature serait au cœur ?

Pour Aotearoa (la Nouvelle-Zélande), je crois que nous pouvons et devons tracer une nouvelle voie qui repositionnera nos vies et notre économie de façon à ce qu’elles coexistent avec le monde naturel. Pour réaliser cette vision, nous devrons penser et agir de façon totalement différente, et nous devrons prendre des décisions importantes concernant notre économie, nos populations, nos terres et nos eaux.

Alors que nous considérons ce que ces changements signifieront pour chacun de nous, je vois notre whanau (famille) de l’UICN jouer un rôle de leadership important pour la conservation en ces temps incertains. L’UICN offre une plateforme précieuse pour nous inspirer les uns les autres et partager nos efforts de rétablissement.

La Nouvelle-Zélande a déjà mis en œuvre de grandes et audacieuses initiatives de conservation, y compris l’élimination, au cours des 30 prochaines années, des prédateurs introduits les plus dommageables qui menacent les taonga (trésors) naturels de notre nation, grâce à un programme national baptisé Predator Free 2050. Comment pouvons-nous, donc, tirer profit de ces partenariats ambitieux pour la conservation et de l’amour de notre pays pour son patrimoine naturel (un élément central de notre identité en tant que Kiwis) ?

Le budget 2020 du gouvernement néo-zélandais (annoncé le 14 mai 2020) prévoit plus d’un milliard de dollars pour améliorer l’environnement en employant 11 000 personnes déplacées par la COVID-19.

Le Département néo-zélandais de la conservation, le Ministère de l’environnement et le Ministère des industries primaires travailleront avec les Iwi (peuples indigènes de Nouvelle-Zélande et partenaires du Traité de la Couronne), les gouvernements locaux et les ONG, ainsi qu’avec les propriétaires fonciers, pour identifier les projets environnementaux et de conservation prioritaires et redéployer les travailleurs déplacés. Cet investissement nous permettra de nouer des partenariats à une échelle jamais vue auparavant en Nouvelle-Zélande. L’objectif est de régénérer notre environnement naturel tout en soutenant autant d’entreprises et de particuliers que possible. Il représente une fenêtre d’opportunité pour que les gens retrouvent une base solide dans leur rétablissement des impacts économiques de la COVID-19. Les programmes de travail qui bénéficieront de ce financement comprennent: un nouveau programme Jobs for Nature (Emplois pour la nature), la lutte contre les ravageurs et la réalisation de Predator Free 2050, la protection de l’emblématique kiwi, l’amélioration de la biodiversité sur les terres publiques et privées, et un investissement dans des partenariats visant à restaurer les habitats autochtones, dont les cours d’eau et les zones humides.

Bien que l’impact de la COVID-19 ait durement affecté notre économie cette année, cet engagement indique que nous avons priorisé notre environnement comme clé du rétablissement durable d’Aotearoa après la COVID-19.

Quel avenir vois-je pour Aotearoa en 2030 ? Je vois un pays transformé, qui établit une norme mondiale pour prendre soin et vivre en équilibre avec le monde naturel qui nous entoure. Nos communautés partagent une vision commune pour la Nouvelle-Zélande, qui célèbre la nature comme fondation de la réussite. Nous disposons d’une économie durable, notre culture autochtone est célébrée et florissante, nos terres sont prospères, et nos rivières, zones humides et zones marines connaissent un fort rétablissent. Chaque Néo-Zélandais s’engage avec la nature, en comprenant son importance pour sa santé mentale et physique et pour notre avenir.

C’est à chacun de nous de décider comment nous sortirons de cette pandémie.

Pour Aotearoa, je vois une nation devenue adulte.


A propos de l'auteur


Photo: New Zealand Department of Conservation

Lou Sanson a été nommé Directeur général du Département de la conservation Te Papa Atawhai en septembre 2013. En tant que Membre de l’UICN, Lou dirigera la délégation néo-zélandaise pour le Congrès mondial de la nature de l’UICN. Le Département de la conservation est actuellement président du Comité néo-zélandais de l’UICN.

L’approche de conservation de Lou met l’accent sur un rétablissement basé sur la nature et reconnaît la relation entre les personnes et la nature et l’importance de notre partenariat au sein du Traité Maori.

Avant sa nomination au Département de la conservation, Lou a été directeur général d’Antarctica New Zealand et un acteur clé du système du Traité Antarctique pendant 12 ans.
Lou est un passionné de plein air, il aime l’histoire naturelle, la randonnée, le ski de randonnée, la plongée et la photographie.

 

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